mercredi 21 octobre 2015

Destination Nérac

Par Hong Kong Fou-Fou



Chaque année, le premier samedi d'octobre, une partie des rédacteurs de Fury Magazine s'offre un aller-retour Perpignan-Nérac. A 6h du matin, nous quittons la douceur de notre foyer encore endormi pour avaler les 340,8 km qui nous séparent de cette petite bourgade cossue du Lot-et-Garonne. 7h de voiture. 7h de bavardages. 7h de musique. Pour ceux qui auraient lu le compte-rendu du dernier festival This is not a love song (http://furymagazine.blogspot.fr/2015/06/bon-tempo-pour-vos-tympans-juin-2015.html) et qui se poseraient la question, oui, cette année, l'élève Moinet avait amené sa compilation de chansons paillardes, ce que Oddjob et moi lui avions pourtant formellement interdit. Il a fini le voyage ficelé dans le coffre. L'élève Moinet, c'est un peu le barde Assurancetourix de Fury Magazine. Son Agecanonix, aussi. Mais, surtout, son Goudurix.
Tout ça ne nous dit pas pourquoi ce pèlerinage annuel à Nérac. Pour rendre un hommage douteux à l'amiral Darlan, natif du lieu ? Certes pas. Pour honorer Michel Polnareff, autre enfant du pays ? Encore moins. Nérac, c'est aussi le berceau d'Yves Chaland, le dessinateur prodige et prodigue de Bob Fish, Adolphus Claar, Freddy Lombard, etc., mort à 33 ans (comme le Christ) dans un accident de voiture (pas comme le Christ). A l'initiative de son épouse, Nérac accueille chaque année les "Rencontres Chaland" et devient pendant quelques jours la "Mecque plus ultra" de la ligne claire. Des dessinateurs et des fans s'y retrouvent, dans une ambiance conviviale et décontractée, des expositions et des conférences s'y déroulent, ainsi, bien sûr, que des séances de dédicaces.
Comme chaque année depuis trois ans, donc, l'élève Moinet, Oddjob et votre serviteur ont fait le déplacement, pour revenir les bras chargés de beaux albums que de gentils dessinateurs ont bien voulu enluminer. Cette année, nous étions gâtés, avec une aréopage de talents : Antonio Lapone, Serge Clerc, Luc Cornillon, Frédéric Parme, François Avril, Dominique Corbasson, Philippe Dupuy, excusez du peu. Plus plein d'autres qui excitaient un peu moins notre concupiscence. Du coup, nous avons un peu séché les conférences, qui s'annonçaient pourtant passionnantes ("Chaland d'hier et d'aujourd'hui" le matin, "Les oubliés de la ligne claire" par Joost Swarte l'après-midi). Seul le studieux élève Moinet est allé écouter religieusement les échanges sur la scène du cinéma "Le Margot". Pas étonnant qu'il ramène des bons points. Oddjob et moi avons passé presque tout notre temps à patienter autour des tables rondes où les dessinateurs exerçaient leur art. Parce que l'avantage de Nérac sur d'autres festivals de BD, c'est qu'on ne fait pas la queue debout devant le dessinateur, réfugié derrière sa table, mais assis à côté de lui, ce qui crée une certaine proximité et facilite les discussions. Du coup, l'attente est plus qu'agréable.
Nérac, c'est également l'occasion de retrouver les membres d'une étrange secte, Les Amis de Freddy, qui réussissent l'exploit de discourir inlassablement sur l’œuvre de Chaland tout en engloutissant la spécialité gastronomique locale, la pizza. Sans oublier de se brosser les dents après. Des gars formidables, vraiment. Mention spéciale au sardonique, caustique, iconoclaste, ... (ajoutez ici tout un tas d'autres épithètes du même tonneau) animateur du site Klare Lijn International, dont la lecture est évidemment fortement recommandée.
Mais assez de blablas. Voici quelques-une des dédicaces que nous avons ramenées. Comme il n'était évidemment pas question de plier les couvertures de nos beaux albums pour les faire entrer dans un scanner, il faudra vous contenter de photos de piètre qualité, qui ne rendent pas hommage à la précision du trait, au dynamisme, à l'éclat des couleurs des dessins originaux. Tant pis. Pour vous.







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