mercredi 15 avril 2015

J'aime les PUT

Par GetCarter

Je relis mes notes préparatoires du Mans Classic 2014 et je retrouve un article non transmis à la rédaction. Le plus difficile étant de le taper, je prends mon courage à deux mains et m'attèle à cette tache ingrate normalement dévolue à ma secrétaire Moneypenny. Briller par quelques bons mots est plus facile que de les coucher sur du papier alors d'avance, pardon.
Ce titre va exciter Moinet, choquer Wally, réveiller Oddjob et certains lecteurs adeptes des tarifs négociés.
Juste un bref hommage à celui qui seul me fait aimer les PUT.
Quels sont les points communs entre Bruce, James et Gerry Anderson ? La réponse : les PUT et Marcel.
Nous sommes loin du glamour qui transpire des articles de mes confrères mais je me dois de rendre hommage au génie des mensurations miniatures. Même si Corgi ne représente qu'une partie minime de ma collection, Solido, n'en déplaise à Oddjob, trustant la première place, les réalisations de Marcel Van CleemPUT excitent ma concupiscence. Je passe sur les boîtes magnifiquement illustrées pour ne regarder que l'aspect technique et donc ludique.
Cet ingénieur de formation nous a quitté en 2013, lui qui avait apporté au monde du jouet son talent créatif et technique. Depuis plus de 30 ans des millions d'enfants, dont moi, ont poussé ces petites mécaniques sportives ou celles de leurs héros sans jamais envisager la complexité de leur développement. Le génie de Van CleemPUT, comme pour une déesse de la séduction : ne jamais laisser imaginer la beauté et la complexité du travail caché sous les robes, enfin, les carrosseries.
Il naquit en France le 2 mai 1926. Dommage pour Solido, il quitte notre hexagone pour la sombre Albion 9 ans plus tard. Ce choc climatique le plonge dans une dépression qu'il terrasse en se réfugiant, comme notre rédacteur en chef, dans les études .
Adolescent, il intègre le Loughborough Technical College où il suit une formation d'ingénieur. Diplôme en poche, bref retour en France, passage dans une boîte d'ascenseurs, le voilà embauché en 1954 chez Mettoy, création en 1956 de Corgi par une filiale sœur Playcraft. La guerre contre Dinky peu commencer !
Les prouesses de conception de Cleemput autorisent des améliorations ultra réalistes sur les gammes Corgi : fenêtres transparentes, pièces plus fines, montage des accessoires. En une année, Corgi devient un acteur important du marché avec des ventes frôlant les 3 millions d'exemplaires.
Il était responsable du choix des modèles, de leur design et de leurs "gadgets". Le siège éjectable, le bouclier pareballes, les mitrailleuses rétractables, c'est lui. La magie d'être Bond à la place de Bond au 1/43ème, c'est lui. N'en déplaise à Oddjob, le SPECTRE fut des millions de fois vaincu par une PUT. L'Aston de 007 ne fut pas son seul fait d'armes, il traita avec autant de talents la Batmobile, la Volvo P1800 de Simon, la lotus d'd'Emma, etc… Son influence est telle que les constructeurs lui fournissent avant la sortie de leur modèles des plans détaillés pour la préparation des miniatures, idem pour les Formules sport proto etc...
Sa quête de l'authenticité était telle qu'il utilisait plus de 60 clichés pour préparer le master d'un modèle.
Bon, en 1983 Corgi reste à la niche, sûrement découragé par la vague néoromantique et l'invasion des miniatures plastiques chinoises. Après 27 années de bons et loyaux services, Cleemput se consacre à la préservation de son labeur : les livres référence sur Corgi de 1989 et 2010, c'est lui.
Son héritage habille nos vitrines, son génie, c'est un déshabillé sous des courbes de rêve.
Alors oui, je le reconnais, des PUT perturbent mes SOLIDO, et oui, j'aime les PUT ! Merci Marcel !




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